Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Offrir Le Monde

Agriculture : « La concentration est un frein à l’engagement des fermes dans la transition vers l’agroécologie »

Clotilde Bato et Mathieu Courgeau, coprésidents du Collectif Nourrir rappellent, dans une tribune au « Monde », que l’avenir est dans le pré, à condition de soutenir l’élevage paysan, alors que la nouvelle ministre de l’agriculture est attendue au Sommet de l’élevage, qui se tient à Clermont-Ferrand du 1ᵉʳau 4 octobre

Publié le 01 octobre 2024 à 08h00 Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Le métier d’éleveur, bien qu’il soit souvent dur et exigeant, est porté par des femmes et des hommes passionnés et conscients de la noblesse de leur tâche. L’élevage contribue à nourrir la population tout en maintenant le tissu rural. Les ruminants entretiennent les prairies, qui présentent un intérêt majeur en matière de biodiversité et de stockage de carbone.

La polyculture-élevage, l’élevage herbager pâturant et le pastoralisme, tel que pratiqué par de nombreux éleveurs et éleveuses, en particulier en agriculture biologique, sont des modèles cohérents socialement et écologiquement. Ils offrent un cadre de vie digne pour les animaux, donnent du sens au travail et favorisent le renouvellement des générations. Plus que tout autre modèle, ces bénéfices sont le fait de l’élevage paysan porté par des fermes à taille humaine et inscrites dans leur territoire. Pourtant, l’élevage français subit une restructuration à marche forcée.

En dix ans, le cheptel bovin a diminué de 10,6 %, et nous sommes passés de près de 200 000 à 143 000 exploitations bovines. Cette érosion s’accompagne d’une concentration de la production dans des fermes de plus en plus grandes et de moins en moins résilientes. En effet, sur la même période, le nombre de têtes par exploitation a progressé de 22 % pour les vaches allaitantes et de 30 % pour les laitières. En conséquence, devenir éleveur devient un gouffre financier tant les fonds à apporter sont élevés pour racheter une exploitation, décourageant trop de nouvelles vocations.

Les méfaits de la densification

Cette concentration est aussi un frein à l’engagement des fermes dans la transition vers l’agroécologie. Le modèle intensif et industriel tire, pour le moment, son épingle du jeu. Il est massivement soutenu par les pouvoirs publics au nom d’une compétitivité cyniquement déguisée en souveraineté alimentaire. Et pourtant, il contribue à entretenir la crise !

En France, un nombre croissant d’animaux sont élevés dans des systèmes intensifs, sans accès extérieur et soumis à de fortes densités. Ces pratiques industrielles font courir des risques importants d’amplification des épizooties (influenza aviaire, fièvre catarrhale ovine, maladie hémorragique épizootique…) qui représentent aujourd’hui une menace existentielle pour tous les élevages.

Autre conséquence de cette intensification : la disparition des prairies au profit d’une céréalisation croissante de la surface agricole française et, en miroir, une augmentation des importations de soja pour nourrir le bétail. Un phénomène qui entraîne une diminution de l’accès au pâturage pour les animaux, allant jusqu’au zéro pâturage.

Il vous reste 49.03% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.