Carotte : le projet Altercarot fait son bilan sur la réduction des phytos
Les résultats du projet AlterCarot, avec une approche système sur la rotation, permettent d’envisager une réduction d’usage de produits phytosanitaires. L’ensemble des partenaires du projet prévoient déjà son prolongement avec le projet Escale.
Les résultats du projet AlterCarot, avec une approche système sur la rotation, permettent d’envisager une réduction d’usage de produits phytosanitaires. L’ensemble des partenaires du projet prévoient déjà son prolongement avec le projet Escale.
L'AOPn Carottes de France et ses nombreux partenaires (Inrae, Unilet, Invenio, Sileban) se sont retrouvés le 10 septembre à Cestas (Gironde) pour la présentation du projet AlterCarot et les résultats de cinq années de travaux (2019-2024). Soutenir les techniques existantes et l’innovation est une des missions de Carottes de France. AlterCarot avait pour objectif la création de systèmes de culture agroécologiques légumiers incluant la carotte, économiquement viables et avec utilisation de produits phytosanitaires en ultime recours.
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« Ce projet a permis une réflexion globale de la protection de la carotte sur une rotation. Il a aussi renforcé les liens entre les structures et mis en avant les difficultés à surmonter le désherbage », a synthétisé Christian Letierce, nouveau président de Carottes de France. Toutes les témoins de ces cinq années d’expérimentation ont salué le travail accompli, sa pertinence, son niveau de technicité et l’implication de chacun des membres. Pour Vincent Faloya (Inrae) et Cathy Eckert (CTIFL), coordonnateurs de projet Dephy Expé , AlterCarot est la première concrétisation de l’expérimentation système, également mise en place avec d’autres groupes et sur d’autres cultures. Les premiers travaux conduits sur la carotte par Invenio remontent à douze ans.
Stratégies d’évitement et d’atténuation
« AlterCarot nous a demandé d’être en veille permanente par rapport à l’innovation. Ce programme a donné la dimension d’ensemble de l’impact de la réduction des phytos et la réflexion à avoir au niveau de la rotation. Demain on doit s’interroger et aller plus loin sur les méthodes à mettre en œuvre », a témoigné Clément Letierce, du Domaine du Pot au Pin. AlterCarot a permis de classer des leviers d’action : réduction de l’inoculum, stratégies d’évitement et d’atténuation et de formaliser des règles de décision : 88 sur l’ensemble de la rotation, 30 pour la culture de carotte. « L’élaboration de ces règles de décision claires, cohérentes, applicables et stables donne la possibilité de réduire les IFT tant en Aquitaine qu’en Normandie », reléve Emilie Casteil, chargée de mission à Carottes de France.
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Cette diminution de l’usage des phytos n'est pas toujours compatible avec la rentabilité économique (par exemple, maintien des rendements à 90 %). Elle s’accompagne de prises de risque à prendre en compte, notamment le salissement des parcelles par certaines adventices. Aussi, AlterCarot a déjà trouvé son prolongement avec le projet Escale, annoncé lors de la réunion bilan, et visant à « aller plus loin avec de nouveaux leviers d’action » et en intégrant l’enjeu de la gestion de l’irrigation, avec comme objectif de réduire de 25 % les apports.